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DOSSIER Covid-19 et filière optique : Impact & conséquences

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La Covid-19 est toujours là. Pourtant, en deux ans, de nombreuses choses ont changé. Notre approche face à la maladie et ses évolutions notamment. Loin des débats publics, la filière optique a, comme beaucoup d’autres, été frappée de plein fouet. L’impact et les conséquences de la Covid-19 sur la filière optique ont entamé une profonde transformation. Autopsie d’un phénomène en cours.

 

Confinements : de fermés à essentiels

 

La crise sanitaire démarrée en 2020, c’est bien entendu les confinements qui se sont enchaînés en France (trois en un an). Avec une différence notable. Le premier confinement, on s’en souvient, était le plus marqué. Sorties très limitées et courte liste de commerces essentiels. Parmi ces derniers, les opticiens. Pourtant, face à l’urgence de la situation et la pénurie d’équipements de protection, bon nombre seront fermés. Ils offrent des services via click and collect ou drive. Mais aussi sur rendez-vous.

 

On le comprend alors, il y aura un avant et un après confinement. Surtout, malgré le droit de rester ouvert, les opticiens constatent que le public n’est pas au rendez-vous. Dans les premiers temps, on ne sort que pour les urgences et les premières nécessités. Les conséquences de la Covid-19 vont se répercuter sur la filière optique comme sur toutes les autres filières.

 

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Pour n’importe quelle entreprise, le coup est rude. D’autant plus que deux autres confinements suivront. Moins stricts, mais qui laissera beaucoup d’incertitudes et la conviction qu’un besoin de se réorienter s’avère important.

 

Des solutions pour se relever

 

Pour cela, opticiens comme industriels vont faire preuve parfois d’originalité, souvent d’agilité. Le masque tout d’abord, est un vrai problème pour les porteurs de lunettes. Les produits anti-buée ont explosé. Des kits tout compris se voient même attribuer des campagnes promotionnelles jamais vues pour des accessoires optiques. C’est le cas du kit anti-buée de Zeiss Vision qui prendra place jusque dans le métro parisien. Mais la réflexion va plus loin que la possibilité de faire de la vente additionnelle.

 

En effet, cette problématique remet en question les priorités tout exacerbant les contradictions de la filière optique. Alors que l’on voir fleurir sur le marché les équipements les plus sophistiqués, smart glasses et high tech optique en première ligne, les verres n’auraient pas encore intégré de traitement anti-buée ?

 

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Bien sûr que si. Et même depuis 2011. Mais voilà un segment bien peu utilisé. La Covid-19, là encore, change la donne. L’optique sur rendez-vous fait partie de ces conséquences. L’impact de la digitalisation, le recours au télétravail, a permis de soutenir ces solutions pour ne pas rester à attendre les bras croisés.

 

Prendre rendez-vous en ligne, pour le commerçant, permet d’avoir une meilleure visibilité sur son activité. Par ailleurs, la promotion de tests optiques en ligne, à défaut d’être aussi pertinents que ceux d’un spécialiste, ont le mérite de garder un contact avec ses clients.

 

Une reprise sous forme de rebond

 

La crise a eu d’autres effets collatéraux sur le secteur. Les fermetures de commerces et les multiples restrictions concernant les voyages ou les réunions de famille ont soumis les utilisateurs à des choix. Puisqu’il devenait compliqué de voyager, pourquoi ne pas privilégier d’autres postes de dépenses ?

 

Les lunettes en font partie. Et puis, face à l’incertitude de l’évolution de la situation, et le risque de voir survenir d’autres fermetures administratives ou bien des pénuries de matières premières, on fait en sorte que toute la famille soit mieux équipée.

 

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Le fait de passer beaucoup plus de temps à la maison, devant les écrans notamment, a joué un rôle prépondérant dans l’approche des clients face aux risques. Les traitements anti-lumière bleue sont encore davantage devenus importants.

 

Tous ces facteurs ont entraîné un rebond considérable dans la filière optique. Logiquement, ce sont les verres qui ont entraîné ce rebond, alors que les lentilles de contact et les solaires sont restées en retrait. Le fait de moins sortir, là encore, a joué.

 

L’optique Éco-responsable a un rôle à jouer

 

On a vu se matérialiser, surtout dans les premiers temps de la crise, une forte remise en question de nos modes de vie. L’opinion publique, de plus en plus sensible aux questions environnementales, n’a pu que constater les effets bénéfiques d’un quasi-arrêt de la production de biens industriels. Mais aussi de la baisse significative de la fréquentation des réseaux de transports.

 

Les industriels optiques qui avaient déjà cette fibre en eux, y voyaient là une occasion de renforcer leurs valeurs. L’écologie de marché prenait alors un autre tournant. S’il lui reste encore de nombreuses marches à franchir, l’optique eco-responsable n’est plus un segment de niche, mais bien un impondérable du secteur.

 

Face à la démarche, il y a le besoin d’aller contre les usurpateurs. Mettre en avant sa capacité à utiliser des matériaux renouvelables ne sert à rien si ceux-ci doivent être importés depuis l’autre bout du monde. Utiliser un label local ou responsable n’est pas forcément un gage de qualité, tant les règles sont parfois incongrues.

 

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En effet, il est possible d’obtenir certains labels tout en ayant fabriqué qu’un seul élément d’une monture selon ses critères. La crise sanitaire aura contribué à créer un nouvel horizon pour les acteurs qui intègrent des valeurs écologiques et sociales responsables.

 

Pour l’instant, si la prise de conscience est bien présente, les démarches gouvernementales manquent pour pousser industriels et commerçants à pleinement intégrer ces éléments dans leur chaînes commerciales et de production. La filière optique peut en être l’un des moteurs, tant elle a pris conscience du problème.

 

La crise sanitaire a, dans son ensemble, redéfinit les bases du commerce. Les conséquences de la Covid-19 sur la filière optique ont été nombreuses. S’il faut s’attendre à devoir vivre avec le virus, espérons que cette expérience ne reste pas sans suite face aux règles qui peuvent impacter, à la hausse comme à la baisse, une filière d’activité. Mais rien n’est moins aléatoire.