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DOSSIER Cancer de l’œil, causes & traitements

Temps de lecture : 5 minutes

 

En tant qu’organe, l’œil n’est pas épargné par le cancer. Sa complexité fait que les tumeurs malignes peuvent concerner et prendre forme à travers plusieurs structures l’œil. Le cancer de l’œil, s’il est plutôt rare, est assez mal connu et, par conséquent, mal dépisté. Face à certains symptômes, il convient d’être particulièrement vigilant. Certains comportements peuvent aussi le favoriser.

 

À travers ce dossier, nous essaierons d’en savoir davantage sur le cancer de l’œil, ses causes, et les façons de le traiter.

 

 

Cancer de l’œil : pas un, mais des

 

Les tumeurs malignes de l’œil peuvent toucher toute la constitution de l’œil, notamment les paupières, la conjonctive, l’orbite et ses annexes et l’œil lui-même. Si la plupart restent rares, elle sont plutôt graves et doivent être très rapidement prises en charge.

 

Le cancer de l’œil le plus fréquent chez l’adulte est appelé mélanome uvéal (ou mélanome de l’uvée). On compte environ 600 nouveaux cas annuels en France. La tumeur apparaît dans les mélanocytes, les cellules qui fabriquent la mélanine, le pigment responsable de la couleur des yeux, mais aussi de la peau et des cheveux. Le mélanome oculaire s’éveille à l’intérieur du globe oculaire.

 

Du côté des symptômes, on en dénombre deux principaux qui doivent alerter : l’apparition de phosphènes (des signes lumineux toujours situés au même endroit) accompagnés parfois de points noirs et la baisse soudaine de l’amplitude ou champ visuel.

 

S’il est pris à temps, il peut être traité via radiothérapie ou curiethérapie. S’il est trop tard pour traiter la tumeur, le globe oculaire peut alors être retiré. Enfin, ce cancer est susceptible d’être à l’origine de métastases, souvent au foie, ce qui le rend particulièrement dangereux pour d’autres organes.

 

Un autre cancer, un peu moins fréquent mais  qui touche environ 300 personnes par an est appelé lymphome intraoculaire. Quelques signes annonciateurs doivent, là aussi, conduire le patient à consulter rapidement. Notamment lorsque l’on constate une baisse progressive de l’acuité visuelle, et une vision qui se floue, ou encore des rougeurs ou une inflammation qui dure.

 

Un traitement est possible et dépendra du diagnostic. En effet, le plus souvent, le lymphome est lié à un lymphome cérébral.

 

Chez l’enfant, il existe un cancer de l’œil que l’on nomme rétinoblastome. Ce cancer touche les cellules de la rétine. Il ne touche que les enfants, car la tumeur s’attaque à la rétine lorsque celle-cu n’est pas complètement formée. C’est la raison pour laquelle l’immense majorité de ces cas concerne les enfants de moins de 3 ans.

 

Dépistage par appareil photo !

 

On dénombre environ 50 enfants atteints chaque année en France par la rétinoblastome. Sous sa forme bilatérale (si elle touche les deux yeux), il s’agit le plus souvent d’une mutation génétique. Cette dernière peut s’avérer héréditaire, et les parents peuvent également présenter cette même mutation.

 

Si c’est le cas, il doit être effectué un fond de l’œil juste après la naissance de l’enfant. Mais par manque d’information, les symptômes identifiables peuvent être négligés. Deux d’entre eux sont assez facilement reconnaissables. Il s’agit du strabisme précoce unilatéral et de la leucocorie, à savoir un reflet blanc ou argenté au niveau de la pupille.

 

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En cas de doute, il est possible de dépister la leucocorie à l’aide d’un simple appareil photo. En effet, il faut prendre des photos sous différents angles, avec un flash, et sans activer une quelconque correction des yeux rouges. Si l’on constate un œil rouge et un œil avec un reflet argenté, il y a lieu de consulter.

 

D’autres tumeurs plus rares

 

Des tumeurs plus méconnues peuvent toucher l’œil et son environnement. Parmi elles, les tumeurs des paupières, qui sont en réalité des carcinomes basocellulaires, c’est-à-dire le cancer de la peau le plus fréquent. Il existe aussi le carcinome épidermoïde, plus rare et plus agressif, qui peut également toucher les paupières.

 

Enfin, l’orbite et la conjonctive peuvent également faire l’objet de tumeurs, de mélanomes et de lymphomes. Toutes sont assez rares mais relativement graves. Par conséquent, une prise en charge précoce et adaptée est essentielle.

 

Des facteurs de risques du cancer de l’œil connus…

 

Plusieurs facteurs permettent de fair le lien avec le cancer de l’œil. L’âge, notamment, en est un. La moyenne d’âge des personnes diagnostiquées est de 55 ans. Le cancer de l’œil est bien plus rare chez les enfants, même si on a vu que certains cas pouvaient exister, et chez les plus de 70 ans.

 

La couleur de la peau, et des yeux sont aussi des facteurs de risque avérés. Les personnes à la peau claire et aux yeux claires ont plus de chances d’être touchés que ceux dont la peau et les yeux sont plus foncés. Il n’existe pas de lien avéré, en revanche, avec le sexe. Ce cancer peut toucher aussi bien les hommes que les femmes.

 

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Certains antécédents médicaux sont favorables au mélanome introculaire. Il s’agit de personnes ayant connu un nævus d’Ota, une hyperpigmentation de l’œil ou de la peau autour de celui-ci. Un Névi, une malformation congénitale de la peau, produite par un excès de pigmentation ou un syndrome de Nævus dysplasique, des grains de beauté de forme et de couleurs particulières.

 

Nous l’avons vu, le cancer de l’œil peut aussi être favorisé par des antécédents familiaux, et notamment par la mutation du gène BAP1. Cette mutation peut également être la cause d’autres cancers, comme le cancer du rein.

 

Les personnes infectées par le VIH ont plus de chance de développer un lymphome de l’œil et un carcinome épidermoïde de la conjonctive.

 

Enfin, il est à noter qu’un métier est très à risque. En effet, le métier de soudeur offre un risque supérieur à la moyenne d’être atteint d’un cancer de l’œil, plus particulièrement d’un mélanome intracoculaire. L’exposition aux ultraviolets le renforce et cette activité a été classée cancérogène certain pour le cancer de l’œil.

 

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…et suspectés

 

D’autres comportements, comme le bronzage, qu’il soit artificiel ou naturel, sont suspectés de favoriser le risque de certains cancers de l’œil. Les rayons ultraviolets des cabines de bronzage et des lampes solaires sont susceptibles d’endommager les yeux et de favoriser les carcinomes basocellulaire et épidermoïde. Les rayons du soleil, en cas de forte exposition, peuvent entraîner un risque identique.

 

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Enfin, on a découvert que certains travailleurs industriels, soumis à l’exposition de produits comme les polychlorobiphényles (ou PCB) peuvent avoir un risque accru d’être atteints d’un cancer de l’œil. Ce pourrait également être le cas des professionnels du secteur aérien, pilotes et personnels navigants commerciaux en tête de ligne, qui sont exposés à des niveaux élevés de rayonnements ultraviolets.

 

Ces conclusions restent cependant à confirmer.

 

Sources : Le Figaro, cancer-environnement.fr/