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DOSSIER L’Industrie, laboratoire du progrès optique ?

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Confronté à de nombreux défis, le secteur de l’industrie se retrouve souvent en première ligne du progrès technique et technologique. Et ce, pour plusieurs raisons. Ces dernières années, l’optique a fait un grand pas en avant, et l’industrie, de manière globale, n’y est pas étrangère. Des dispositifs optiques ont complètement modifié la façon de travailler des ouvriers. Pimentée par les réalités augmentée et/ou mixte, c’est toute la chaîne de valeur d’une industrie qui se voit bonifiée. Mais ce n’est pas tout. Le secteur industriel, grâce à l’optique, fait la part belle à de nouvelles méthodes de travail plus durables.

 

L’optique et l’industrie, un moyen de répondre aux défis structurels

 

Avec la mondialisation et l’économie libérale qui en découle dans la grande majorité du monde, l’industrie est l’un des secteurs qui fait face à la plus grande concurrence. Elle est aussi confrontée à des défis structurels d’une ampleur considérable. Enjeux sociaux, démographiques et économiques se regroupent. Le coût de la main d’œuvre, le vieillissement de la population, la fuite de compétences, les exigences nées d’une concurrence accrue comme de la volonté du consommateur d’être servi plus rapidement, ou encore les événements géopolitiques qui transforment le marché de l’emploi sont autant de ces enjeux auxquels il faut répondre.

 

 

Dans ce contexte complexe, la technologie apporte souvent des réponses adéquates. C’est le cas, par exemple, des lunettes à réalité augmentée. Alors que ces dernières sont loin d’avoir envahi le marché du B to C, de nombreuses entreprises se sont déjà spécialisées dans la conception, la production et la vente de ces systèmes dédiés à l’amélioration de la productivité et des conditions de travail.

 

La réalité augmentée (AR) tout comme la réalité mélangée ou mixte (MR) sont des technologies qui offrent les moyens de répondre à ces défis, non de manière définitive, mais bien en proposant des produits permettant une évolution rapide et efficiente des processus de production.

 

Des dispositifs optiques d’une aide inestimable

 

Grâce à l’AR et une paire de lunettes connectée, un ouvrier peut recueillir des informations essentielles à son champ de vision et donc à son poste de travail. Sur ce dernier, physique, se superposent en temps réel et en virtuel des instructions et des informations concernant le fonctionnement des machines, les points à vérifier, mais aussi la sécurité. Ces lunettes sont donc une source de valeur inestimable pour les entreprises, avec un retour sur investissement très intéressant.

 

Des entreprises comme Vuzix, PTC, Solomon 3D, AMA Xpert Eye…et bien d’autres font partie de celles qui proposent une technologie permettant d’exploiter au mieux l’AR afin d’améliorer la productivité des entreprises industrielles.

 

Les différentes avantages liés à l’utilisation de cette technologie sont décrites comme suit (d’après PTC.com) :

  • L’assistance à distance d’un expert à tout moment et de n’importe où.
  • La visualisation 3D des composants/pièces et des processus, en situation, pour acquérir et conserver plus facilement des connaissances sur la chaîne de fabrication.
  • Le diagnostic et retour d’information en temps réel en s’appuyant sur les données clés d’une chaîne de fabrication à tout moment.
  • La diminution des temps de cycle en capitalisant sur des employés plus efficaces grâce à l’AR.
  • Une qualité accrue : l’AR participe à la réduction des rebuts de production et des arrêts de machines en optimisant les prestations de maintenance. Les opérateurs améliorent leur taux de résolution lors la première intervention.
  • La diffusion des connaissances des experts de l’industrie aux nouveaux arrivants grâce à une expérience efficace et immersive.

 

 

Alors, l’industrie peut-elle être le cobaye du particulier ?

 

Les technologies de l’AR sont largement utilisées pour promouvoir les dispositifs optiques (comprendre les lunettes connectées) qui ont commencé à envahir le marché des particuliers. Pourtant, aujourd’hui encore, il reste difficile d’y voir la même utilisation (voire utilité) pour cette demande que pour les professionnels. Le temps permettra certainement de modifier cette perception.

 

En attendant, les facilités avec lesquelles un ouvrier peut exercer son travail sont une voie à suivre pour le développement de dispositifs optiques encore plus performants. L’optique et l’industrie ont donc sans nul doute un long chemin à parcourir puisque, dans d’autres secteurs également, les évolutions technologiques ont été testées par des professionnels avant d’être proposées aux particuliers. C’est notamment le cas dans le sport ou le transport.

 

Industrie et optique, aussi modernes que responsables ?

 

Notable également, la capacité du secteur industriel à proposer des processus de fabrication plus responsables. Souvent pointée du doigt, à juste titre, pour des émissions de gaz à effet de serre parmi les plus importants, l’industrie n’a pas d’autres choix que de repenser son modèle, au risque de ne plus pouvoir assurer son modèle. Plus encore que d’autres secteurs, elle travaille avec des ressources qui se raréfient et entretiennent tensions et relations diplomatiques parfois crispées.

 

Ce défi existentiel est pris en compte par certaines entreprises industrielles optiques qui n’hésitent pas à modifier leur façon de travailler pour tenter d’y répondre. C’est le cas par exemple de la société française Bollé Safety, qui créé des lunettes de protection pour les professionnels, qu’ils soient industriels, ou travaillent de le secteur de la santé ou de la défense.

 

L’entreprise a annoncé vouloir transformer ses produits pour en faire des versions eco-friendly. Ainsi, les matières premières et emballages utilisées, les moyens de production visent à réduire de façon drastique l’empreinte carbone de l’entreprise (on parle de -35%).

 

Si cette nouvelle manière de produire n’est pas liée aux seules entreprises industrielles, elles tendent à respecter un modèle qui s’affirme, et continuent de consacrer l’industrie comme le laboratoire du progrès optique.