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La pollution de l’air serait en cause dans plusieurs millions de décès par an. On le sait, c’est désormais un enjeu primordial que de tenter d’atténuer les gaz à effet de serre et leurs impacts sur la planète, la biodiversité et l’espèce humaine. Car nos yeux, en contact direct avec l’air ne sont pas épargnés. Certaines études récentes font désormais le lien entre pollution et maladies oculaires, comme le glaucome ou la DMLA.

 

Yeux et pollution : des allergies en forte augmentation

 

Les allergies oculaires, pouvant aller de l’irritation jusqu’à la perte de vision, font partie de l’une des pathologies les plus fréquentes en pratique clinique. Parmi ces allergies, on retrouve, le plus souvent, les rhinoconjonctivites allergiques saisonnières ou perannuelles.

 

Ces allergies ont connu une forte augmentation dans les cinquante dernières années, pour toucher jusqu’à 40% de la population. Cette augmentation s’explique par plusieurs facteurs et notamment par l’évolution de nos sociétés et de notre façon de vivre. Parmi ces critères, on retrouve la forte urbanisation, l’augmentation des migrations, mais aussi le changement climatique et l’industrialisation.

 

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Une étude réalisée par la revue médicale suisse démontre que les variations inter-régionales de prédominance des allergies saisonnières sont influencées par les différences de climat. Ainsi, le changement climatique a tendance à augmenter la durée d’exposition aux pollens. Il est directement lié à l’industrialisation, la démocratisation des transports et l’ouverture des marchés,

 

L’étude explique également qu’il favorise la prolifération des moisissures et des acariens. Le changement de climat impacte donc indirectement nos yeux car il allonge la durée de vie d’éléments allergènes.

 

Le réchauffement provoque également une augmentation des installations d’air conditionné, entraînant plus de risques de sécheresse oculaire.

 

Pollution de l’air : tirer la sonnette d’alarme

 

À Taïwan, en 2019, le China Medical University Hospital a lui publié des résultats réellement inquiétants et faisant le lien entre pollution de l’air et santé visuelle.

 

Pour la première fois, un lien est directement établi entre la pollution de l’air et des maladies oculaires graves, comme le glaucome ou la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).

 

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Les substances incriminées sont le dioxyde d’azote (NO₂) et le monoxyde de carbone (CO), provenant notamment, pour sa plus grande partie, du trafic routier.

 

En utilisant des groupes de personnes vivant dans des endroits où la concentration de dioxyde d’azote et de monoxyde de carbone allait de modérée à forte, ils ont pu établir une corrélation avec les risques de dégradation de leur santé visuelle.

 

Ainsi, le groupe surexposé à ces deux substances présentent 84% de chances en plus de développer une DMLA.

 

L’Institute of Ophthalmology and Moorfields Eye Hospital a, lui, présenté des conclusions faisant un lien entre pollution et glaucome.

 

En effet, l’exposition aux particules fines provoque un resserrement des vaisseaux sanguins. Elle augmente donc considérablement le risque de problèmes cardio-vasculaires et de glaucome. Toute inflammation de l’œil peut également être étroitement lié à la pollution atmosphérique.

 

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La lutte contre le réchauffement climatique est désormais connue pour être un enjeu majeur. En plus des risques pour la biodiversité, les problème de santé publique sont tous les jours plus importants. Désormais, et il aura fallu du temps pour en être persuadé, la pollution des yeux est un problème majeur de notre santé.

 

Sources : Revue médicale Suisse, observatoire-groupeoptic2000.fr

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Alimentation, sommeil, alcool, activités physiques et professionnelles…Le mode de vie occidental du XXIème siècle peut parfois paraître sans limite, et non sans conséquence. La façon que l’on a de vivre nécessite des ajustements quotidiens pour réduire ces conséquences parfois fâcheuses pour notre organisme. Comme pour notre cerveau et nos muscles, tous nos organes, dont les yeux, sont impactés par nos modes de vie. Vision et hygiène de vie sont intimement liées. Qu’est ce qui altère notre vision, ou au contraire, permet de la préserver ? Quels peuvent-être les impacts négatifs du stress, du manque de sommeil, d’une trop grande consommation d’alcool ? On y répond dans ce nouveau dossier.

 

Vision et hygiène de vie : le XXIème siècle ou l’époque de la fatigue oculaire.

 

Comme dans beaucoup d’autres domaines que l’optique, il est intéressant — bien qu’assez déprimant —, de constater que notre époque se démarque par sa contradiction. En effet, de nos jours, nous sommes tout à fait conscient que notre mode de vie est en opposition avec ce qu’on en connaît.

 

Que ce soit dans notre manière de consommer, de travailler, de nous déplacer ou de nous alimenter, nous savons que nous faisons fausse route et connaissons que trop bien les conséquences désastreuses que cela entraîne. Bien au courant des ravages d’une consommation excessive d’alcool, nous en consommons toujours plus. L’obésité et le diabète sont toujours en nette augmentation, comme notre temps passé devant les écrans.

 

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Et ce n’est pas tout. D’après l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), nous dormons en moyenne 1h30 de moins par nuit qu’il y a cinquante ans ! Le manque de sommeil a pourtant un impact négatif à court terme, sur la journée qui suit, mais aussi à plus long terme, sur l’organisme.

 

Pour nos yeux, cela fonctionne de la même façon. À l’ère du numérique et d’une mondialisation qui n’aura jamais atteint un tel niveau, il devient urgent de tirer la sonnette d’alarme. En France, plus de 75% de la population travaille dans le secteur tertiaire, consacrant une bonne partie de ses journées aux écrans.

 

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Cette hygiène de vie qui se dégrade provoque aussi des dégâts pour nos yeux. L’exposition à la lumière bleue, le stress d’une vie bien remplie, l’impression de courir après le temps, le manque d’activité physique ou de sommeil et une alimentation trop riche font de notre temps un ennemi redoutable pour nos yeux.

 

Dans les faits, pourquoi privilégier un mode de vie plus sain ?

 

La fatigue oculaire, les maux de tête, le stress, les yeux qui piquent sont tous des indicateurs qu’il ne faut pas prendre à la légère. Bien entendu, en cas de récidive de ces symptômes, nous ne saurions que trop vous recommander de consulter un spécialiste. À une autre échelle, une réévaluation des gestes du quotidien doivent nous permettre de mieux protéger nos yeux.

 

Et cela commence souvent par une alimentation plus saine et plus variée. S’il n’est pas nécessaire d’étaler la dangerosité des repas trop riches en sel et en gras, l’idée est surtout de privilégier des aliments bénéfiques et que l’on a peut-être pas forcément l’habitude de manger.

 

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les vitamines apportées par ces aliments ont toutes leurs caractéristiques propres et donc leur utilité :

 

  • La vitamine A et bêta-carotène permet aux cônes et aux bâtonnets de fonctionner. Elle est présente dans les carottes, le potiron, les tomates, les épinards, les abricots, la mangue…
  • La vitamine E permet de réduire les risques de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). On la trouve dans les produits végétaux gras, comme les noix, le soja, le maïs, les huiles végétales…
  • La vitamine C contient des anti-oxydants et empêche le cristallin de devenir opaque. On en trouve surtout dans les légumes verts.
  • La zéaxanthine et la lutéine développent l’acuité visuelle de l’œil. On les trouve dans les légumineuses et les légumes-feuilles.

 

L’autre danger de notre alimentation pour nos yeux provient certainement de la consommation d’alcool. À court terme, une consommation excessive d’alcool influe sur le système nerveux et empêche l’information de passer, entraînant la réduction du champ de vision et de la qualité de la vue. Les vaisseaux sanguins se dilatent et provoquent des rougeurs, l’image devient floue car la rétine est aussi endommagée.

 

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À long terme, les effets de l’alcool peuvent-être très dommageables. Le vieillissement des cellules provoque sécheresse oculaire, dégénérescence et irritations fréquentes.

 

Une vie stressante

 

Le stress, plus que jamais présent à notre époque, est dévastateur pour la santé. Il ne l’est pas moins pour notre vue. L’hygiène de vie passe aussi par la recherche d’une vie moins stressante. Sous l’effet du stress, le corps envoie une décharge d’adrénaline, entraînant une dilatation des pupilles. C’est un réflexe naturel, qui aide notamment à mieux voir lorsque l’on est menacé.

 

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De nos jours, ce stress intense et court s’est transformé en stress chronique. Plus subtil, mais beaucoup plus long, il n’en a pas moins les mêmes effets. Les pupilles sont plus souvent dilatés et laissent passer plus de lumière, accroissant la sensibilité et provoquant de la fatigue visuelle, une baisse de la qualité de la vue, mais aussi des spasmes aux paupières et une vision plus trouble.

 

L’augmentation de la pression oculaire est un autre de ces effets. À long terme, cette augmentation intensifie les risques de glaucome. S’il fallait une nouvelle raison pour tenter d’éloigner le stress de sa vie, en voilà donc une bonne.

 

L’entraînement visuel, bon pour le cerveau et le corps

 

Avoir une meilleure hygiène de vie est bénéfique pour la vision. Notre corps entier, et donc nos yeux, en ont besoin. L’activité sportive et physique est un excellent moyen de s’aider à régler certains problèmes vus plus haut, comme le stress, le manque de sommeil ou une alimentation variée.

 

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Mais l’importance de l’entraînement visuel se développe ces dernières années. Aujourd’hui, un grand nombre de sportif ont pris conscience qu’en plus de l’entraînement musculaire, un entraînement visuel pouvait être fortement bénéfique.

 

On estime que 80% des informations nécessaires au sportif viennent de la vision. Déjà très présents aux États-Unis et au Canada, les coachs visuels ont désormais fait leur apparition en France. En 2018, l’Équipe de France de Rugby s’en est doté.

 

Rapidité, réflexes, l’entraînement visuel améliore des qualités indéniables pour des sportifs, enclenchant un cercle vertueux : un meilleur rendement et, par conséquent, une envie et un bien-être décuplés, pour enfin permettre de réduire stress et fatigue, manque de sommeil, dépression, et alimentation néfaste.

 

Sans surprise, une hygiène de vie saine n’aura que des bienfaits sur la vision. Elle doit cependant devenir une préoccupation quotidienne, car les dégâts d’une vie pleine d’excès peuvent être dramatiques. Il est plus qu’urgent de s’en inquiéter, nos yeux nous remercieront.