opticien-engagé

 

De nos jours, on entend constamment parler d’engagement de la part des professionnels. Il est vrai que, dans un marché de plus en plus concurrentiel, un bon moyen de se démarquer, c’est surtout d’offrir autre chose qu’un produit ou un service. Mais alors, être un opticien engagé signifierait tout simplement d’avoir de nouvelles idées marketing ? Ou alors, c’est un moyen de proposer son service autrement, de se baser sur des valeurs justes pour la communauté pour permettre de repousser les menaces quotidiennes auxquelles la société doit faire face ? On en parle dans ce nouveau dossier.

 

L’engagement, attention à la supercherie !

 

Il est important, pour n’importe quelle entreprise, de respecter son consommateur. Cela peut paraître idiot, et pourtant, derrière ce terme « d’engagement se cache parfois une supercherie sans nom. D’autres termes, destinés à la dénoncer, ont émergé. Parmi eux, le greenwashing est certainement la pratique la plus connue et la plus dénoncée. Elle consiste à faire preuve de la bonne volonté d’une entreprise dans le domaine environnemental, tout en taisant la réalité des choses.

 

 

En français, le terme écoblanchiment est défini ainsi :

  1. le comportement d’entreprises nocives du point de vue social ou environnemental qui tentent de préserver et étendre leurs marchés en se présentant comme des amis de l’environnement et des chefs de file dans le combat pour éradiquer la pauvreté ;
  2. le blanchiment environnemental, ou écoblanchiment ;
  3. toute tentative d’endoctrinement de clients ou de décideurs qui leur ferait voir les méga-corporations pollueuses comme essentielles à un développement durable en environnementalement sensé ;
  4. le boniment.

Mais comment cela se passe-t-il dans la pratique ? L’Ademe a établi quelques points pour aider à l’identifier :

  • le mensonge pur et simple ;
  • la promesse disproportionnée ;
  • l’usage de termes vagues ;
  • le manque de transparence, d’informations ;
  • des visuels trop suggestifs par rapport au produit réel ;
  • le faux écolabel (autoproclamé et ne correspondant à aucun référentiel) ;
  • une mise en avant de pratiques durables sans rapport avec le produit ;
  • des allégations sans preuves ;
  • une fausse exclusivité, alors que l’entreprise ne fait que respecter la loi.

 

Le greenwashing fait partie des menaces qui pèsent sur l' »engagement » d’un professionnel. Il convient d’être très prudents afin de s’en préserver. Parfois, il s’agit simplement d’un manque de connaissances et d’accompagnement qui peut être corrigé.

 

Derrière l’engagement, des valeurs

 

D’abord, il est important de choisir des valeurs qui nous correspondent. Un client potentiel choisira tel magasin plutôt qu’un autre car il correspondra davantage à ses valeurs. Le conseil, c’est : avant de pouvoir, il faut le vouloir. Lorsque l’on souhaite mettre en avant sa fibre environnemental, ou le bien-être de ses salariés, ou encore le soutien à des ONG en lien avec son secteur d’activité, il faut s’intéresser, se renseigner…

 

 

Il ne sert à rien de s’engager dans un combat simplement pour faire plaisir à ses pairs. Encore moins dans un but marketing. Choisir d’être opticien engagé ne vous oblige pas à vous engager de toutes parts. D’abord, parce que cela est vraisemblablement impossible. Ensuite parce que chacun sait quel est son cœur de métier. Par contre, il ne faut clairement pas, comme nous l’avons vu plus haut, s’orienter vers des offres contradictoires qui ne feraient que supprimer toute crédibilité.

 

L’opticien engagé se doit donc, pour récapituler, de trouver le ou les problématiques sur lesquelles il souhaite s’engager, y consacrer une réelle place dans son travail quotidien, et s’assurer du bien-fondé de sa démarche. S’il souhaite mettre en avant la fabrication de montures issues de matériaux durables, il devra s’assurer notamment de toute la chaîne d’approvisionnement, comme de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) avec lesquelles il travaille.

 

Chez les opticiens, beaucoup d’engagement !

 

Pour l’organisation Les Lunettes Écologiques, un opticien engagé, c’est quelqu’un qui mènera des actions concrètes avec plaisir, tout en ayant envie de communiquer dessus. Cinq points sont essentiels afin de mener un travail responsable et écologique pour un opticien :

  • les déchets
  • l‘achat des produits
  • les fournisseurs
  • la maîtrise de l’énergie
  • le respect du client

 

Concernant le respect de l’environnement, énormément d’opticiens ont fait ce choix. Le secteur de l’optique tout entier d’ailleurs a connu des pionniers en la matière (Sébastien Bétand, opticien, NeimO®, fabricant d’outillage optique, Sea2See, industriel…)

 

Mais il n’y a pas que l’environnement qui démontre l’engagement d’un opticien. Chez Essilor, être un opticien engagé, c’est faire partie d’un réseau. En effet, le label Opticien Engagé met à l’honneur trois points : la technologie utilisée, l’accompagnement des clients et la formation des équipes.

 

 

La charte « Opticien Engagé » définit deux types d’engagement. Vous pouvez ainsi faire partie des partenaires standards ou experts. La différence principale entre les deux (en dehors de la couleur des logos – argent ou or) réside dans la capacité de l’opticien à proposer des verres issus de la technologie eyecode.

 

Ceux qui s’engagent auprès des ONG, participent à des opérations pour venir en aide aux populations défavorisées aux quatre coins du monde, font également preuve d’un engagement incroyable.

 

L’engagement d’un opticien ne signifie donc pas d’être engagé dans tous les domaines mais bien de faire preuve d’une volonté d’aller vers le changement. Ce changement doit être effectué dans un but d’amélioration, non seulement de ses conditions de travail, mais aussi de la condition de ses concitoyens. De nos jours, la question environnementale prend un sens concret. Elle ne pourra pas occulter les autres missions qu’un opticien engagé peut se donner. Que ce soit dans l’accompagnement et le bien-être de ses salariés, la question des déserts médicaux, les aides humanitaires…

 

Chacun peut donc s’engager d’une manière différente. Le tout est de s’engager de manière concrète, voulue, et de tenir compte d’une multitude d’aspects afin de rendre sa démarche crédible.

optique-ethique

 

Les acteurs de l’optique se démarquent par une recherche constante de l’innovation. Dans un secteur tourné vers le bien-être, l’amélioration de la vie quotidienne, les avancées médicales, il ne peut en être autrement. Cette innovation n’est pas qu’une innovation de produit ou de production. Elle se doit aussi d’être en phase avec son époque, avec, en première ligne, la lutte contre les inégalités. Dans un début de décennie profondément marqué par la pandémie de Covid-19, la solidarité fait partie des maîtres-mots. En optique, l’éthique n’est pas vain.

 

L’optique éthique : l’égalité professionnelle en ligne de mire

 

L’égalité professionnelle est depuis longtemps sur la table des entreprises de tous secteurs. Ce n’est encore malheureusement pas une vérité globale puisque le simple fait qu’elle soit toujours contrôlée et vérifiée prouve qu’elle n’est pas encore systématique.

 

Mais il existe bien entendu de bons élèves.  Parmi eux, des grands noms de l’optique, comme Zeiss Vision Care. Le géant verrier a dévoilé le 8 mars dernier, journée internationale du droit des femmes, le résultat obtenu à l’index 2020 de l’égalité professionnelle. Obtenant un score de 93%, l’entreprise continue de s’améliorer. Depuis la création de cet indicateur en 2018, elle n’a jamais obtenu moins de 92%.

 

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Cet indicateur d’égalité est obligatoire auprès des entreprises de plus de 50 salariés, ce qui engage bon nombre d’entreprises du secteur optique. Il permet notamment d’analyser la parité homme-femme en récupérant et analysant le profil et la politique de ressources humaines.

 

Parmi les indicateurs contrôlés, on retrouve l’écart de rémunération, les propositions d’avancement ou encore la répartition des promotions entre les hommes et les femmes. Une note inférieure à 75% engage obligatoirement des actions correctives à mettre en place, sous peine de sanctions financières.

 

Le président de Zeiss France, Nicolas Sériès, a d’ailleurs admis qu’il considérait comme essentielle la parité au sein de son entreprise et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. «Nous mettons la parité femme-homme au cœur de nos préoccupations notamment dans le cadre de nos embauches et de nos évolutions salariales », indique-t-il après la publication de ces résultats.

 

Dans la même veine, Essilor obtient en 2020 un score de 94%. Pour continuer à travailler sur l’égalité professionnelle, le groupe a également signé un accord d’entreprise pour promouvoir la diversité et l’inclusion. L’allongement du congé paternité ou encore du temps de travail lors d’un retour de congé maternité sont compris dans cet accord. D’autres ajustements sont prévus également concernant la parentalité et l’égalité parentale. Par exemple lors de la mise en place de procédures d’adoption ou de procréation médicalement assistée.

 

Promotion d’événements caritatifs et solidaires

 

La recherche d’égalité professionnelle n’est pas le seul objectif en matière d’éthique. On sait que nombre de professionnels de l’optique se démarque grâce à la solidarité dont ils font preuve. Ainsi, on sait combien ils sont nombreux à œuvrer pour les plus démunis, notamment lors de la journée mondiale de la vision ou lors d’opérations visant à sensibiliser et effectuer des dépistages auprès de communautés qui en ont besoin.

 

Début 2020, le groupe Écouter Voir a lancer une opération baptisée « Les Jours Solidaires. » Montées en partenariat avec Les Restos du Cœur, ces journées avaient pour objectif de distribuer près de 200 000 repas à des personnes dans le besoin, et ce jusqu’à la fin de l’hiver.

 

ecouter voir restos

 

Un objectif non seulement réalisé, mais largement dépassé puisque ce sont près du double de repas, 350 000, qui ont été distribués entre le 18 janvier et le 28 février. L’occasion était belle de faire participer les clients à cette démarche. En effet, pour tout achat d’un équipement auditif ou visuel permettait d’offrir deux repas aux Restos du Cœur.

 

Fort de cette réussite, l’enseigne continuera de travailler avec l’association caritative. Elle fera la promotion de campagnes d’information et de prévention avec des antennes locales.

 

Le directeur général d’Écouter Voir a rappeler que son entreprise était une « enseigne de l’économie sociale et solidaire. » Son devoir est donc tout autant de « s’engager pour lutter contre les précarités ».

 

Une responsabilité sociétale qui compte

 

Lorsqu’on parle éthique, on ne peut omettre la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). Ce concept désigne la prise en compte des enjeux éthiques d’une entreprise. Les critères d’une bonne RSE s’étendent à toutes les composantes d’une entreprises et concernent aussi bien les enjeux environnementaux, dont nous nous sommes plusieurs fois fait les relais, que les enjeux sociaux.

 

RSE-optique

 

Ainsi, le bien-être en entreprise, dans un secteur qui compte plus de 30 000 salariés en France, est bien entendu scruté. Et là encore, certaines enseignes se démarquent.

 

C’est la cas du groupe Krys, qui pour la 8ème fois de suite, se classe dans le palmarès Great Place To Work des entreprises de 250 à 1000 salariés.

 

En 2021, l’enseigne atteint la 12ème place. 73% de ses salariés estiment qu’il est « vraiment bon » de travailer au sein du groupe. Des critères comme la capacité et l’encouragement des innovations, sa volonté de produire en France ou le statut coopératif lui permet de se valoriser auprès de ses employés.

 

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Surtout, cette récompense 2021 compte particulièrement cette année. En effet, l’année qui vient de s’écouler fut particulière pour les salariés du monde entier. En dépit de ce contexte de crise sanitaire, Krys a donc su répondre aux attentes de ses salariés. À la fois en matière de protection mais aussi de mise à disposition d’outils pour la continuité de travail et de service, en passant par l’agilité nécessaire à un contexte organisationnel bien particulier.

 

Le programme Great Place To Work France a dévoilé quelques chiffres concernant Krys Group :

  • 80% des collaborateurs considèrent que l’entreprise met en place les actions nécessaires pour améliorer le bien-être au travail ;
  • 85 % estiment que le management gère l’entreprise de façon honnête et en respectant des règles éthiques ;
  • 85% d’entre eux s’efforcent d’obtenir des résultats innovants ;
  • 86% déclarent faire plus que ce qui leur est demandé.
  • 93% indiquent que les conditions de sécurité sont remplies ;
  • 87% sont fiers de participer au projet commun en apportant leur contribution personnelle ;

 

Nous vivons dans un monde qui demande la pleine participation des entreprises aux enjeux sociétaux. Le secteur optique parvient à se démarquer admirablement par des démarches égalitaires et solidaires importantes. L’optique éthique est pleinement à mettre en avant tant ces contributions sont essentielles à la vie d’une société.

 

Sources: acuité.fr, restosducoeur.org, Greatplacetowork.com